La musique tibétaine reflète l'héritage culturel de la région transhimalayenne, dont le centre est le Tibet, mais aussi de tous les groupes ethniques tibétains disséminés en Inde, au Bhoutan, au Népal et ailleurs dans le monde.
La musique tibétaine est avant tout une musique religieuse, ce qui montre la profonde influence du chamanisme, du bön et du bouddhisme tibétain dans la culture du pays. Cette musique n'a été rendue accessible (et en danger) qu'à partir de l'annexion chinoise de 1959 ; elle se décline en six genres:
Musique sino-mongole:
Elle ressemble à la musique chinoise d'opéra et peut être séculière ou sacrée, vocale ou accompagnée de divers instruments.
Musique bouddhiste:
Moines tibétains. Il s'agit des chants liturgiques pratiqués par les moines, notamment les choeurs guturaux, en vue d'obtenir une illumination plus propice. Il peuvent être dédiés à la méditation, ou à des cérémonies publiques. Il peuvent durer plus d'une heure et sont antiphonaux, alternant les choeurs et les parties instrumentales. Les paroles sont issues du texte sacré bKa'-'gyur (recueil des paroles du Bouddha). Il existe une sorte de partition (dbyangs-yig) pour son exécution. Ces chants ont certainement une origine indienne, et usent parfois d'un bourdon.
Il y a trois sortes de chants:
Récitatif non mesuré:
Moine mendiant à Lhassa.gdang (hymne) rythmique ornementé dbyangs (chant guturaux) correspondant à des chants harmoniques (voire diphoniques), notamment au sein de certains monastères de l'ordre dGe-lugs-pa (ayant développé certaines techniques (rGyud-smad et Gyud-stod).
Ils sont accompagnés par des instruments à vent et à percussion, très sonores, souvent joués en paires. Il convient aussi de signaler ici le gar, qui est une musique de Cour dansée (avec des sabres) réservée au Dalai Lama.
Chants antiphonaux:
Il s'agit d'un type de chant narratif qui se rencontre lors de représentation de drames. Très différent des mélodies chinoises, c'est un chant épique, avec des arpèges et peu de rythme. Il y a deux styles:
nang ma, chant dansé séculier accompagné d'instruments lors de festivals (plus de cent chants).
lha mo, opéra tibétain narratif (seules huit pièces subsistent), dansé, mimé, chanté, accompagné d'instruments.
Mystères:
A l'image de nos mystères médiévaux, ce genre presque liturgique (mêlant bön et bouddhisme) consistant en des hagiographies vivantes, est connu sous le nom de cham. Ce genre est également lié à la danse masquée, costumée et à une sorte d'exorcisme. Ce sont des moines qui le pratique en dehors des monastères, accompagnés d'ensembles instrumentaux.
Musique bön:
Bien qu'assimilé par le tantrisme tibétain, elle reste une survivance chamanique de cette tradition, par l'usage d'instruments en os humain ou animal et l'omniprésence du tambour (phyed-rnga) ou de la cloche (gshang) en tant que véhicule spirituel pour le prêtre. Musique de transe et de rituel, chantée parfois dans les monastères, ou jouée sur des luths (sgra-snyan et pi-wang), elle est plus simple que la musique liturgique bouddhiste.
Musique folklorique:
La musique folklorique bien que fort répandue, n'est guère riche. D'essence vocale en une contrée désertique de nomades et de pasteurs, elle reste liée aux activités humaines.
La musique vocale est de deux genres:
glu, a cappella
ghazs, accompagné de dances ou d'instruments.
Instruments:
Il existe environ 70 instruments au Tibet.
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